"Drôle de planète, le coeur! Mon pauvre coeur, comme il a changé! Mes reins ont résisté plus longtemps, mais mon coeur... Ce n'est plus qu'une vieille tomate éclatée dans un écrin de merdouille verdâtre. Pourtant, mon coeur me dégoûtait davantage quand il battait dans ma poitrine qu'aujourd'hui. Il m'en a fait faire des conneries, ce coeur! Jamais assez de sensations, toujours offert en permanence aux vents d'autrui! C'est fait pour ça un coeur. Pour prendre des coups comme un punching-ball! Même si le masochisme de mon zélé palpitant m'a toujours répugné, je ne lui en veux pas. Je l'ai souvent plaint de recevoir autant de piques qui le transformaient en énorme oursin rouge de honte."